(crítica) Lorca en toute liberté

Delphine Piperni
12/01/2005


Federico Garcia Lorca est un artiste qui en a inspiré plus d'un, autant par ses œuvres que par son parcours insolite. Assassiné à l'âge de 38 ans, il est devenu le symbole de l'oppression franquiste, et «comme artiste, on est toujours touché par la liberté de création brimée», confie Martine Beaulne. Bien que l'homme qu'a été Lorca interpelle la metteure en scène dans sa totalité, c'est par ses pièces fantaisistes, moins connues que ses dramatiques, qu'elle est attirée. Elle choisit l'une d'entre elles, La Savetière prodigieuse, qui sera présentée au TNM du 11 janvier au 5 février.

Monter cette pièce comble Martine Beaulne sur plusieurs points. D'abord, cela lui permet de vivre pleinement son amour pour la culture espagnole en faisant danser et chanter ses acteurs au rythme du flamenco. Également, à travers le chant, la danse et même les marionnettes – conçues et manipulées par le Théâtre de l'Oeil –, elle crée un théâtre multidisciplinaire qui lui plaît particulièrement.

«C'est aussi une célébration de la poésie autant dans le verbe que dans la structure, raconte la metteure en scène. On voit peu souvent cette légèreté poétique accompagnée de cette gravité des propos qui reste latente. C'est un canevas de commedia dell'arte qui cache un sentiment d'oppression sur la Savetière qui est métaphore de liberté et de marginalité.»

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