lunes, agosto 16, 2004

(crítica) El Bicho décape le flamenco

Fête de l’Humanité 2004


Des bêtes de scène débarquent à La Courneuve. Guitares enfiévrées, voix âpres, ces castillans qui ont été bercés de son de Frank Zappa ou du paso dobles bousculent les conventions du genre.

Ça ressemble à du flamenco, ça a le goût, la chaleur, la sensualité du flamenco, mais c’est plus que du flamenco. Il y a bien ces guitares enfiévrées, cette voix âpre, chaude et déchirée. Il y a bien ces claquements de mains rythmés, les embardées des flûtes et les tournoiements des trompettes. On sent irrémédiablement les pieds qui frappent le sol, les bras qui s’élèvent encadence, la transe de la danse qui vous envahit. Mais, presque sans prévenir, la basse se fait plus lourde, plus jazzy, le tempo plus langoureux. Puis les percussions s’africanisent, les guitares tournent rock, avant que ne surgisse le scratch des platines. Pas une seconde on n’aura pourtant cessé de danser, tant le mélange offert ne voile pas la nature du flamenco. Plus qu’un simple rafraîchissement, c’est une nouvelle jeunesse qu’offre El - Bicho à ses racines latines. "Notre musique tient autant du flamenco que de la musique de foire, de la fête, des Gitans ou des Romanichels. Et puis il y a du jazz, du funk... En fait, nous sommes illicites", explique Miguel Campello, le leader et chanteur de cette jeune formation. "El bicho", c’est lui, "la bête" en espagnol. Le nom n’est pas usurpé, et ce n’est pas jouer avec les mots que de parler de bête de scène quand on voit ce phénomène se produire en public. "J’aiété acrobate dans une troupe de cirque. C’est ce quime permet de faire quelques pirouettes pendant les concerts. C’est devenu presque un rituel." Le jeune homme (il a tout juste vingt-quatre ans) serait même un peu furieux qu’on ne s’en étonnerait guère. Ce ne sont surtout pas les fêtards qui s’en plaindront. Et le se¤or Miguel de poursuivre : "J’enlève toujours mon tee-shirt. La musique me fait toujours le même effet, j’ai envie d’être nu." Indéniablement, la musique d’El Bicho fait son - effet.

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